Chers élèves, chers
lecteurs,
Après une semaine de
« pause » de notre modeste blog pour raison
professionnelle, nous voici de retour pour poursuivre nos échanges
dans le but de vous aider à valoriser votre préparation au concours
d'entrée en IEP.
Aujourd'hui, nous vous
proposons un énième, mais nécessaire, retour sur les travaux du
professeur Séralini et de la polémique qui s'en est suivie. En
effet, cette « affaire » pose avec force le rapport de la
société à la science, pas seulement vis-à-vis du vieux débat
« des anciens contre les modernes », mais surtout du
rapport à la vérité que les citoyens recherchent dans la science.
Ainsi, faut-il se fier aux conclusions de M. Séralini, donc défier
le commerce des OGM, déjà si nombreux dans nos assiettes ? Ou
inversement, faut-il croire les opposants à M Séralini ?
Pourquoi et comment les scientifiques cherchent, se trompent, ou
pas ?! Qui croire ? Cela montre également le fait qu' on
ne peut nier le besoin de nos sociétés de croire en la science. Vaste
débat, n'est-ce pas, que nous ne trancherons pas, car c'est à vous,
chers candidats au concours d'entrée en IEP de vous armer
intellectuellement face à ce type de questionnement. Pour ce faire,
nous vous invitons à lire cette réaction d'une partie de la
communauté scientifique dans le journal Le Monde, dans la rubrique
des « Idées », intitulée « Science et
conscience ». Vous y trouverez une analyse éclairante du
rapport d'une partie de nos scientifiques nationaux à ce débat,
analyse qui montre que la polémique est loin d'être close, et c'est
tant mieux !
Ci-dessous un extrait et
la source de cet article :
Science et conscience
Nous(=membres
de la communauté scientifique) sommes profondément
choqués de l'image de notre communauté que cette polémique donne
aux citoyens. L'expertise des risques pour la santé humaine ou
l'environnement est une activité difficile qui doit faire face à de
nombreuses incertitudes. Beaucoup des menaces qui pèsent sur notre
planète ont été révélées par des scientifiques isolés puis
confirmées par des études nombreuses venues de la communauté
scientifique. En l'occurrence, il serait bien plus efficace de mettre
en œuvre des recherches sur les risques sanitaires et
environnementaux des OGM et des pesticides, d'améliorer les
protocoles toxicologiques utilisés pour leur mise sur le marché et
de financer une diversité de chercheurs dans ce domaine que de créer
des affrontements entre deux camps nourris de préjugés et
d'idéologies. Nous pensons que notre communauté doit garder le
souvenir d'erreurs passées, concernant l'amiante par exemple.
Enfin,
nous tenons à assurer à nos concitoyens qu'il existe également,
dans la communauté scientifique, un nombre important de chercheurs
qui sont convaincus qu'il faut prendre au sérieux les risques
associés aux technologies et qui estiment que, si les chercheurs
d'une part, et les applications sociales de la science d'autre part,
sont par construction liés à des idéologies, des croyances et/ou
des intérêts, la démarche scientifique doit, elle, s'efforcer de
rester aussi indépendante que possible pour jouer pleinement son
rôle dans la société.
Nous
vous invitons à prolonger votre lecture avec celle de l'analyse du
statisticien Paul Deheuvels :
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/661194-l-etude-de-seralini-sur-les-ogm-pomme-de-discorde-a-l-academie-des-sciences.html
Bon
courage
A
Cuvelier, http://saintremi.com/