Chers
élèves, chers lecteurs,
Nombre
d'entre vous ont peu ou pas du tout été sensibles à nos sujets
d'entraînement sur le thème de la justice au concours d'entrée en
IEP, sujets liés à l'idée de justice sociale, d'égalité,
d'équité.
N'ayant
pas l'habitude de baisser notre garde, nous vous proposons de vous
pencher sur les liens suivants, qui vous permettront d'affiner votre
réflexion sur les points évoqués ci-dessus. Vous y rencontrerez
notamment la sociologue Hélène Thomas :
Hélène Thomas
Hélène Thomas est Professeur des
universités à Sciences Po Aix. Sociologue et psychanalyste ces
travaux portent sur les principes fondamentaux (juridiques,
idéologiques et politiques) de la démocratie sociale et les débats
sur la justice sociale ainsi que les apories éthiques concernant le
traitement public international et régional des citoyens
subalternes. Elle étudie également les formes de définition des
publics des politiques sociales, les catégories d'expertise et
dévaluation de leur situation, les dispositifs compassionnels, de
protection, de surveillance et de contrôle des populations pauvres,
dépendantes et défavorisées et leurs effets sociaux, politiques et
psychique sur les dominés. Elle a publié en 2010 : Les
vulnérables. La démocratie contre les pauvres,
Bellecombe-en-Bauges, éditions du Croquant.
Comme
le résume Marie-Ève
Sylvestre (Faculté de droit, Section de droit civil, Université
d’Ottawa) :
« La
science est-elle contre les pauvres ?L’analyse du discours
savant et politique sur les vulnérables
En s’appuyant sur l’important ouvrage
d’Hélène Thomas, Les vulnérables : la démocratie contre
les pauvres, cet essai pose un regard critique sur le discours de la
vulnérabilité au coeur de l’intervention des programmes de
prévention précoce. L’auteure se penche principalement sur le
rôle et la responsabilité des chercheurs et des intervenants dans
la création et la reproduction de discours et de savoirs sur les
pauvres. Elle reconnaît les effets pervers liés à la production
d’un discours misérabiliste sur les pauvres et les risques liés à
l’appropriation illégitime de leurs voix et elle pose clairement
les dilemmes éthiques que la recherche et l’intervention
soulèvent. Elle souligne cependant l’importance de résister et de
s’approprier le discours dominant de façon subversive sur le
terrain et refuse le relativisme dans lequel Thomas nous confine en
suggérant des façons de dire, de faire et d’intervenir qui
permettent de dénoncer les inégalités de conditions et de droits
dont les pauvres sont victimes et de s’engager avec eux dans la
lutte contre la pauvreté ».
Source :
Voir
également :
http://www.caf.fr/sites/default/files/cnaf/Documents/Dser/PSF/104/PSF104_3_Helene_Thomas.pdf
, http://www.editionsquartmonde.org/rqm/document.php?id=4719
Enfin,
pensez à compléter votre lecture avec l'excellente chronique de
Jacques Munier sur France culture : L’avenir
de la solidarité / Revue française de socio-économie
En
voici un extrait éclairant :
« Elle[Hélène
Thomas] analysait cette évolution qui jette le discrédit sur plus
de deux siècles de mise en œuvre des idées progressistes de
promotion sociale et d'accès à la citoyenneté en montrant par
quels glissements sémantiques et politiques on était passé de
l'égalité à l'équité, de la liberté à la dignité, de la
fraternité à la responsabilité, un nouveau gouvernement des
pauvres dont elle décrit les instruments et les méthodes ».
Bonne
lecture !
A.
Cuvelier, http://saintremi.com/