jeudi 22 janvier 2009

La guerre ( au concours d'entrée IEP 2009), suite


La guerre, suite
Voici quelques références bibliographiques concernant ce sujet:

-Pierre Hassner, La violence et la paix, tome 1, De la bombe atomique au nettoyage ethnique, Paris, Seuil, Point, 2000.
Sommaire:
→Violence et rationalité
Dissuasion nucléaire
Totalitarisme
Nationalisme
Tensions
Origine des textes de cet ouvrage

→ Ce livre est un effort pour penser, à l'aube du XXIe siècle, ce qui a fait souvent, hélas, l'actualité historique du XXe siècle : les guerres, le totalitarisme, les nationalismes, l'expérience de la paix vouée à l'échec, la violence persistante après la chute du nazisme et du communisme et la fin de la guerre froide. Ce siècle a oscillé continuellement, pour le meilleur parfois, pour le pire la plupart du temps, entre recherche de l'identité et désir de l'universel. Pierre Hassner montre les liens dialectiques qui relient tous ces thèmes, leur interdépendance, qui rend si difficile le discernement des individus et la décision des politiques. Les guerres et la violence, mais aussi la paix ont changé de nature. Nous n'avons pas à être nécessairement pessimistes, mais, comme le dit Paul Valéry, " nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles ", que nous sommes meurtrières, que nous pouvons être suicidaires, faudrait-il ajouter. Civilisation ou barbarie au XXIe siècle ? La réponse dépendra de notre capacité de secourir les victimes, de secouer l'ignorance et l'indifférence d'un Occident satisfait.

- Pierre Hassner, La violence et la paix, tome 2, La Terreur et l'Empire, Paris, Seuil, Point, 2006.

Sommaire:
→DE LA CHUTE DU MUR AU 11 SEPTEMBRE
La fin de la guerre froide : vers un nouvel ordre européen ?
L'implosion yougoslave : guerres civiles et interventions humanitaires
L'Amérique, le terrorisme et le monde
CHANGEMENTS ET INVARIANTS
Idéologies et controverses
Identités, territoires et migrations
Philosophie et relations internationales

→L'époque qui s'est ouverte avec le 11 septembre pourrait combiner la brutalité et le primat de la puissance, qui caractérisaient la guerre froide, avec la fluidité, les incertitudes et les ambiguïtés de l'après-guerre froide. Des trois combinaisons historiques, celle de la division et de la dissuasion (guerre froide), celle de la guerre civile et de l'intervention internationale (les années 1990), celle de la terreur et de l'empire (l'après-11 septembre), la dernière est sans doute la plus instable et, peut-être, la plus dangereuse.Le premier volume de La Violence et la Paix retraçait le basculement du monde bipolaire dans l'ère de l'après-guerre froide. La Terreur et l'Empire prolonge cette réflexion et donne la mesure des mutations actuelles en proposant un double éclairage. Le premier revient sur la scène tragique des événements et sur les logiques de ses acteurs (sociétés, Etats, systèmes inter- ou supra-nationaux). Le second introduit le lecteur dans les débats intellectuels contemporains (de Fukuyama à Kagan) et dans un dialogue avec les grands philosophes (de Thucydide à Nietzsche en passant par Hobbes et Kant).Ce double éclairage permet de comprendre le glissement de la " dialectique du bourgeois et du barbare " vers une véritable " géopolitique des passions ".

L'auteur: Directeur de recherche émérite au CERI (Centre d'études et de recherches internationales, Fondation nationale des sciences politiques). Il est l'auteur, entre autres publications, de La Violence et la Paix. De la bombe atomique au nettoyage ethnique (Seuil, 2000) et, en collaboration avec Justin Vaïsse, de Washington et le Monde. Dilemmes d'une superpuissance (Autrement, 2003). Il a dirigé avec Gilles Andréani, justifier la guerre ? (Presses de Sciences-Po, 2005).






Petite réflexion d'Albert Camus sur la guerre et la menace nucléaire ( souvenir, souvenir, c'est un extrait de son discours de Suède, lors de la remise de son prix Nobel de Littérature ) :
« Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde.
La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche
est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde
se défasse. Héritière d’une histoire corrompue où se mêlent
les révolutions déchues, les techniques devenues folles,
les dieux morts et les idéologies exténuées, où de médiocres
pouvoirs peuvent aujourd’hui tout détruire mais ne savent
plus convaincre, où l’intelligence s’est abaissée jusqu’à se
faire la servante de la haine et de l’oppression, cette génération
a dû en elle-même et autour d’elle, restaurer, à partir de
ses seules négations, un peu de ce qui fait la dignité de vivre et de mourir. »
Extrait du « Discours de Suède », d’Albert Camus, 10 décembre 1957.