mercredi 25 mai 2011

Internet remet en cause les frontières?! (1ère partie)

« Nous sommes les témoins d'une remise en cause de tout ce qui fonde la politique classique, à savoir l'élitisme, le secret, le territoire et la frontière » (Bertrand Badie(1))


Chers élèves,
voici deux lectures, dont vous ne trouverez ici que deux extraits, à méditer:
Dans le dernier numéro de la Revue des deux mondes (http://www.revuedesdeuxmondes.fr/ ) , dirigée par l'écrivain Michel Crépu, qui consacre son dossier aux "révolutions en ligne", le fameux téléphone arabe est à présent détrôné par le Facebook méditerranéen qui fait basculer la contestation du côté du militantisme virtuel. Car même si le régime égyptien d'Hosni Moubarak tenta bien de couper Internet et les réseaux sociaux afin de plonger le pays dans le chaos, explique Adrien Jaulmes, ancien officier parachutiste devenu journaliste, il précipita paradoxalement les manifestants dans la rue. Et permit à cette "révolution du Nil" d'obtenir le départ du raïs, sans pour autant faire émerger de leader ou de figures tutélaires.
D'où cette question: Comment qualifier le rôle des réseaux sociaux (Facebook, Tweeter, etc.) dans les soulèvements arabes autrement que comme fondamental ? Ils ont « remplacé l'organisation, le leader, et même l'idéologie » répond Bertrand Badie. « Les espaces sociaux font figure depuis début 2011 de centre de gravité. C'est un phénomène qui rompt non seulement avec ce que nous avions coutume de percevoir dans le monde arabe mais aussi avec notre sociologie des révolutions telle qu'elle s'est constituée à partir de 1917. » 1917 : la révolution russe. 2011 : les révolutions arabes qui sont « premières révolutions post-léninistes, soutient Bertrand Badie, autrement dit, des révolutions sans leader, sans parti, sans organisation structurée, sans idéologie, sans doctrine. » Tout ce bouleversement n'est certainement pas à mettre sur le compte des nouvelles technologies qui accompagnent aussi (autant qu'elles fédèrent) un mouvement profond. Mais le fait est qu'on se dirige toujours davantage vers l'individualisation, vers le désir d'autonomie et donc la remise en cause d'une dynamique politique qui serait l'apanage d'un centre. Bertrand Badie insiste sur ce décentrement. « Nous sommes les témoins, dit-il, d'une remise en cause de tout ce qui fonde la politique classique, à savoir l'élitisme, le secret, le territoire et la frontière ».
Source: Le Monde, 21/05/2011: http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/05/21/apologie-des-revolutions-sans-ideologie_1525486_3232.htm
France culture: http://www.franceculture.com/emission-les-idees-claires-premieres-revolutions-post-leninistes-2011-05-25.html


A. Cuvelier, pour l'équipe Sces Po

(1): Qui est Bertrand Badie: http://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand_Badie

lundi 23 mai 2011

Frontières : Que reste-t-il de...


...nos amours ? Euh...pardon ! Que reste-t-il des révolutions arabo-maghrébines ?
Quels liens avec les « frontières » ?
Chers élèves,
Afin de poursuivre votre approche du thème des « frontières » et de vous familiariser un peu plus avec l'actualité géopolitique, nous vous proposons de réfléchir aux conséquences du printemps arabe avec la logique des frontières. Ainsi, avez-vous pensé à ajouter à vos fiches de révision des exemples liés aux événements nord-africains ? En effet, la révolution tunisienne a franchi la frontière nationale, au point que nombre d'observateurs y ont vu une traîné de poudre, voire une inquiétante contagion, suivant leur regard et leurs idéologies... dans l'ensemble des pays du Maghreb. De même, les flux migratoires Nord/Sud et Sud/Sud en ont été bouleversés, d'où de nombreuses conséquences aux frontières de l'UE... par exemple.
Comme très très souvent, France Culture nous met sur la piste d'une lecture géographique du « (Le) printemps arabe : les territoires de la révolution en Tunisie », soit l'émission du 18/05/2011 : http://www.franceculture.com/emission-planete-terre-le-printemps-arabe-les-territoires-de-la-revolution-en-tunisie-2011-05-18.htm . Et vous en profiterez pour prendre l'habitude d'exploiter le blog de Sylvain Kahn, producteur de l'émission « Planète terre » : http://www.franceculture.com/blog-globe-2011-05-18-tunisie-une-revolution-de-l-interieur.html
De plus, vous pourrez poursuivre la réflexion grâce au site du « Collège Internationale des Sciences du Territoire », qui met en ligne un projet de plateforme intégrée pour l'exploration et la visualisation des données géographiques et médiatiques : http://www.gis-cist.fr/index.php/main-sections/axes-de-recherche/geomedia-mapper/
Vous y trouverez le dossier « Geomedia Mapper - Dossier 1 Une cartographie géomédiatique de la crise tunisienne », voir : http://www.gis-cist.fr/index.php/main-sections/axes-de-recherche/geomedia-mapper/dossiers-du-cist/
Afin de vous pousser à franchir le Rubicond, ou simplement à cliquer sur ce dossier en ligne, voici un aperçu de la table des matières :
1. Pourquoi Sidi Bouzid ?
1.1. Une chronologie des événements tunisiens
2. Les inégalités régionales en Tunisie
2.1. Transition démographique et exode rural
2.2. Une fracture sociale et territoriale
2.3. Une métropolisation au profit du littoral
2.4. Synthèse : les trois Tunisies
3. La blogosphère tunisienne
3.1. Quelques données sur la diaspora
4. Les partenaires économiques
5. Le contexte : les pays d’Afrique du Nord
5.1. Zoom sur les différences démographiques régionales des pays du Maghreb
5.2. Géographie du peuplement maghrébin: une population urbanisée et littorale

Nous attirons votre regard sur le chapitre 2.1 « Transition démographique et exode rural » qui nous permet de faire écho avec l'ouvrage d'Emmanuel Todd et de Youssef Gourbage, « Le rendez-vous des civilisations », Seuil, 2007, qui, outre proposait une remarquable réponse au « Choc des civilisations » de Huntington, démontrait les mutations démographiques des pays en question, et de leurs probables(en 2007) conséquences politiques. Un point pour messieurs Todd et Gourbage !
Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Rendez-vous_des_civilisations

Vous pourrez également consulter la très bonne revue Moyen-Orient : http://www.moyenorient-presse.com/ où vous trouverez une foultitude d'articles intéressants, comme par exemple celui de Fabrice Quénéhervé sur « Le défi sécuritaire pour Israël d’un État palestinien devenant souverain », avec cette épineuse question, et pour vous ô combien centrale, des frontières d'Israël : http://www.moyenorient-presse.com/?p=883
Bref... bon boulot, les jeunes !
A. Cuvelier, pour l'équipe Sces Po.

dimanche 15 mai 2011

N'oublions pas le Bac et ses options (Musique)




Chers élèves,


En ce 15 mai 2011, les jours s'égrainent à grandes vitesses vers le sillon des épreuves du baccalauréat. Or, n'oubliez pas la nécessité de décrocher une mention en sus de réussir le concours d'entrée en IEP! De fait, pensez à utiliser les "aides" que le service public (comme quoi, il faut payer ses impôts, malgré les sirènes des paradis fiscaux...:p ). Et là, nous supposons que vous nous voyez venir à grands pas, avec nos gros souliers estampillés "France culture", et vous avez raison!


Donc, pour ceux qui passent l'option musique, il est plus que nécessaire de podcaster cette semaine les "Vendredi de la musique" qui invitent Marc-André Dalbavie en personne. Cela vous permettra de "adresser à Dieu plutôt qu'à ses saints(malgré le boulot formidable de nos collègues qui vous préparent à l'option musique), et donc d'entendre le compositeur expliquer lui-même son oeuvre:



Le billet d'introduction à l'émission sur le site internet de la radio à l'avantage d'être précis à ce sujet: Bientôt le bac ! Profitons du fait que certains des compositeurs au programme soient vivants et joués pour bachoter gaiement en leur compagnie.
Avec Marc-André Dalbavie, autour de son oeuvre «
Color » (2001 - Commande de l'Orchestre de Paris) qui est cette année, et en 2012 aussi, au programme du bac musique (option facultative).


De plus, France culture vous propose quelques liens fort intéressants:


Le site de la Cité de la musique: http://mediatheque.cite-musique.fr/masc/


Et enfin, un petit rappel sur le programme de l'option musique au bac, pour les plus angoissés, ou autres...? Programme de l'option musique au Bac sur le site du Ministère :
Musique - Option facultative toutes séries - Aaron Copland, « Fanfare for the common Man » (« Fanfare pour un homme ordinaire »). - Johann Sebastian Bach, « Mass in B minor » (« Messe en si mineur »), BWV 232, extraits . Symbolum Nicenum : « Credo in unum Deum », « Patrem omnipotentem », « Et incarnatus est », « Crucifixus », « Et resurrexit » N.B. La partie de l'épreuve s'appuyant sur une écoute comparée sera exclusivement construite au départ d'un des cinq numéros précisés ci-dessus. Cependant, le candidat gagnera à connaître l'intégralité de l'œuvre dont ils sont issus afin de resituer les extraits au programme dans leur contexte général et en souligner les spécificités. - Marc-André Dalbavie, « Color ».




Mais pour vous démontrer que nous ne sommes pas (encore?) "franceculturodépendant", nous vous invitons surtout à fouiller le site de France musique, car là, c'est largement plus conséquent:



En effet, chaque oeuvre y est accompagné d'un dossier:


• Aaron Copland (1900-1990) > Fanfare for a common man, 1942Dans la Fanfare for the Common Man, nous retrouvons les éléments de l’engagement de Copland dans la création d’une musique pour le peuple : une simplicité imposée, un programme qui puise dans la mythologie américaine, et une référence directe aux idées progressistes que défendait Henry Wallace sous le mandat de Franklin Roosevelt[...]> Lire la suite du dossier: Fanfare for the common man

• Jean-Sebastien Bach (1685-1750) > Messe en si m, BWV 232La Messe en si occupa Jean-Sébastien Bach de manière intermittente pendant plus de 25 ans. Elle n'est pas destinée à l'office, car beaucoup trop longue. C'est une messe abstraite et purement spirituelle de dimensions gigantesques [...]> Lire la suite du dossier: Bach: Messe en si m

• Marc-André Dalbavie (né en 1961)> Color (œuvre pour orchestre), 2001Color est une commande de l'orchestre de Paris crée au Carnegie Hall de New York, le 30 janvier 2002 sous la direction de Christoph Eschenbach a qui est dédiée l'oeuvre [...]> lire la suite du dossier Dalbavie: Color



Vous avez de quoi bien travailler, n'est-ce pas? Merci le service public!!!



A. Cuvelier, pour l'équipe Sces Po

PS: Et oui, Sces Po, c'est aussi et avant tout s'ouvrir à la Culture

lundi 9 mai 2011

Il y a 30 ans... & l'Histoire au concours commun

Chers élèves,
Vous qui passez le concours d'entrée en IEP en cette année 2010-2011, vous avez la chance de progresser vers la sortie du lycée et l'entrée dans l'enseignement supérieur durant une année particulièrement riche en terme de commémorations, entre autres... Ainsi, en ce mardi 10 mai 2011, c'est l'anniversaire de l'arrivée au pouvoir du socialiste François Mitterrand. Or, cet anniversaire correspond à une pierre d'angle à votre programme de révision, en province comme à Paris! De fait, il est indispensable de profiter de l'occasion pour vous plonger dans les nombreux dossiers que proposent presses écrite, TV, radio, etc.: ex.: (France Culture, bien sûr!)
http://www.franceculture.com/2011-05-04-ce-10-mai-1981%E2%80%A6.html
De plus, l'avantage pour vous est que cet événement étant récent, vous aurez de multiples supports textes, radiophoniques, vidéos, etc. pour vous mettre sur la piste de la France politique des années 1980 (1981-1995 pour être exact).
Démonstration:
Nous reprenons au passage des extraits de l'excellent dossier numérique de France Culture:
10 mai 1981, peu avant 20 heures. Sur Antenne 2, Jean-Pierre Elkabbach, la mort dans l’âme - qu’il a giscardienne -, et Etienne Mougeotte s'apprêtent à réveler le nom du nouveau Président de la République. Les résultats ils les connaissent puisque, dès 18h30, les chiffres circulaient aux sièges des partis et dans les rédactions.
Pourtant, pendant que les dernières secondes s'égrainent, les présentateurs tentent de ménager un ultime suspense à l'aide de quelques déclarations solennelles et convenues :

Source de cette vidéo: http://www.youtube.com/watch?v=rJHUZNlO9ao&feature=player_embedded#at=21

Le 21 mai 1981, lors de sa journée d'investiture, celui qui avait été capable de rassembler les forces traditionnelles de la gauche en faisant de l'emploi sa première priorité prenait officiellement ses fonctions et nommait le gouvernement Pierre Mauroy :

Source de cette vidéo: http://www.youtube.com/watch?v=CNNRhfF4LQQ&feature=player_embedded

De même, dans un moteur de recherche, type Google, recherchez « François Mitterrand », non pas dans l'onglet « web », mais dans l'onglet « Actualité », car en cette journée anniversaire, tous les grands titres de la presse nationale, voire francophone (et plus si affinités: nous espérons qu'il y ait affinités!!!), si collent, proposant moult dossiers, etc. En ayant, bien sûr, toujours à l'esprit que les médias sont majoritairement subjectifs, mais dans le sens civique du terme, c'est-à-dire que le « Figaro » est bien sûr « rouge »(Ah!Ah!Ahhhh!!!), que « Le Monde » n'est plus si ancré à gauche que dans les années 1980, contrairement à ce que vos vieux parents s'entêtent à le penser encore en ce début (bien entamé) de XXIème siècle. De fait, c'est de bonne guerre, voire même drôle: Ah, le Figaro et son amour total pour Nicolas (« Bises, bises, la galetteuhhh! »). Par exemple, le site du magazine hebdomadaire, « Le Nouvel Obs » met en ligne un « retour en vidéos et en photos sur l'action de l'ancien président de la République, en partenariat avec l'INA: http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/10-mai-1981/20110420.OBS1609/videos-francois-mitterrand-une-vie-en-images.html

Donc, bonnes recherches, jeunes gens, et soyez vigilants à ne pas vous noyer dans la masse.
A. Cuvelier, pour l'équipe Sces Po.
PS: Pour notre modeste blog, considérez d'ores et déjà cet article comme en cours de construction.

François Dagognet, « L'Argent, philosophie déroutante de la monnaie »


Chers élèves,

Afin de poursuivre la préparation des épreuves du concours commun de Sces Po, voici la transcription de la chronique de Philippe Petit, « L'essai du jour » de l'émission « franculturienne » « Pas la peine de crier ». Cette chronique est consacrée en ce lundi 9 mai 2011 à l'ouvrage du philosophe François Dagognet (1), « L'Argent, philosophie déroutante de la monnaie »,(édition Encre marine).

Source de la transcription : http://www.franceculture.com/emission-l-essai-du-jour-l-argent-philosophie-deroutante-de-la-monnaie-de-francois-dagognet-encre-ma

L'ouvrage « L'Argent, philosophie déroutante de la monnaie » s'inscrit sur la réflexion de l'auteur sur l'objet, car François Dagognet est un philosophe de l'objet (2).

Bien que l'argent se substitua aux choses, il les rend possible (c'est en cela qu'on peut réfléchir à lui comme étant un objet). Parce que le prix concrétise l'essentiel de ce qui est fabriqué, non seulement parce qu'il incorpore le coût du travail, mais parce qu'il désindividualise la substance, n'en retenant en somme que les conditions d'existence. On pourrait dire que l'argent sauve la chose en sauvant l'échange. Il y a chez Dagognet une morale de l'échange qui tient à la relation inter psychique entre le vendeur et l'acheteur, et elle fait de l'argent à ce titre un objet d'exception.

Dagognet rappelle le passage de la monnaie trébuchante à la monnaie fiduciaire, ou même la monnaie virtuelle. Il rappelle le sens de fiducia en latin, la confiance, et élabore à ce sujet une théorie du juste prix. Pour que l'échange se réalise, il faut qu'une confiance s'installe entre le vendeur et l'acheteur. Il faut un référent qui corresponde généralement à une réserve [d'or, par exemple].

Mais pour que l'échange contente tout le monde, il faut surtout un juste prix et c'est là que Dagognet, en tant que philosophe, se distingue des théoriciens de l'offre et de la demande. Pour lui, ce n'est pas uniquement que le marché qui est le maître, ni la publicité, mais la production. Le prix relié à la production ne peut pas naître d'une entente psychologique entre les protagonistes du marché, parce que, dans ce cas, nous transformons l'achat et la vente en une opposition passionnelle entre le plus fort et le plus faible, et le premier des deux l'emportera parce que moins tributaire du besoin.

On peut conclure que, chez Dagognet, la morale du consommateur et celle du producteur s'équivalent, les marchandises rassemblées s'autodéterminent, elles nous aident à mieux repérer les variations éventuelles d'un même produit. Ainsi, pense-t-il, à trop condamner le dieu argent, on s'interdit de réfléchir à ce que pourrait être une véritable société d'abondance. Et à force de se focaliser sur la dénonciation des riches ou de déplorer la pauvreté, on finit par oublier l'essentiel, la logique du prix et le destin de l'objet. On finit par oublier les heures de travail nécessaire à sa fabrication, l'argent doit donc être pensé comme ce qui favorise les échanges commerciaux et non comme une fin en soit. C'est donc à une véritable science de la richesse et non de la spéculation que Dagognet nous invite et ce faisant à une véritable philosophie de l'argent.

A. Cuvelier, pour l'équipe Sces Po

  1. Qui est Dagognet ? Voir le lien suivant vers l'académie de Nantes : http://www.pedagogie.ac-nantes.fr/1161807774250/0/fiche___ressourcepedagogique/&RH=1160584417218

  2. Pour la philosophie de l'objet, voir : La 4ème de couverture du livre de François Dagognet, Eloge de l'objet - pour une philosophie de la marchandise, Paris, Vrin, 1989 : La Philosophie s'est plus souciée du "sujet" (l'intérieur) que de "l'objet" (l'extérieur) : elle a même craint que celui-ci, envahissant, ne se retourne sur celui-là et le déforme ou le contamine.
    Ici on marche en sens contraire ; on ose contester l'un des fondements du savoir philosophique ; on essaie d'abattre le mur qui abrite le champ culturel. Après tout, il n'y a rien qui ne puisse être remis en cause et nous tentons d'en profiter. Ne craignons pas cette démolition ! Le sujet n'est d'ailleurs susceptible d'être rencontré que dans les "produits", du même coup, valorisés : ils enferment le travail, la création (leur style) et ils ne cessent aussi d'évoluer.
    On va jusqu'à reconnaître les bienfaits de l'Usine, le lieu de la fabrication illimitée, capable désormais de transformer même les liens sociaux. On discerne aussi, dans l'Art contemporain, des procédures industrielles. Partout, on vise une critique de "la critique de la société de consommation". On la défend contre ceux qui l'ont stigmatisée sans relâche. On se refuse aux lamentations habituelles.


PS: Pour ceux qui souhaitent une approche plus élaborée, voici le lien vers la critique de ROBERT MAGGIORI , dans le journal « Libération » du 05/05/2011, dont voici le lien : http://www.liberation.fr/livres/01092335490-le-juste-prix, et chose peu courante sur ce blog, voici le « copier-coller », qui répond davantage à l'approche de la date fatidique du concours, qu'à une volonté de pirater le travail du critique littéraire en question (vous noterez que nous ne sommes pas les seuls dans cette logique... cf : http://www.fabula.org/actualites/f-dagognet-l-argent-philosophie-deroutante-de-la-monnaie_44568.php ):

« A trop aimer l’argent, on mourrait de faim, comme on meurt de faim quand on en manque. Si, comme Bacchus l’a accordé au roi de Phrygie, on recevait le don de muer en or tout ce que l’on touche, on ne porterait que des aliments de métal à la bouche, et on crierait grâce. On irait plonger dans les flots du Pactole pour ne plus avoir ce privilège, comme l’a fait Midas, laissant ainsi, mêlées au sable du fleuve, les pépites d’or que, depuis, on recherche. Aussi faudrait-il apprendre tôt «la nocivité d’un argent qui trompe» : sa possession excessive «rend esclave celui qui croit, avec lui, gagner». Les cyniques et les épicuriens le savaient, qui d’une cruche d’eau et de quelques figues faisaient leur bonheur. «Gardez-vous de tout amour des richesses, car la vie d’un homme ne dépend pas de ses biens même s’il est très riche», disait Luc, l’apôtre. «On apprécie mieux les miettes», si on se contente de peu. Voilà de quoi consoler les pauvres.

Surfaces. Puisque tout s’achète, y compris ce qui n’a pas de prix, parler de l’argent n’est-ce pas parler de tout, du bien, du mal, du pouvoir, du juste, de l’injuste, de l’inégalité ? Quel discours tenir, économique, social, politique, moral, qui n’ait pas été tenu ? Sans prétendre à l’inédit, ou à l’inouï, François Dagognet emprunte une voie originale dans l’Argent - Philosophie déroutante de la monnaie (1), en considérant l’argent comme «objet». Cela fait longtemps (depuis 1953, il a publié près de soixante-dix ouvrages !) que Dagognet, médecin et philosophe, disciple de Gaston Bachelard et de Georges Canguilhem, s’applique à élaborer une «objetologie». Cela signifie, d’abord, qu’il récuse cette idée de la philosophie comme exploratrice du seul domaine du «cogito», du sujet pensant, de l’esprit, de la «profondeur», et qu’il préfère s’intéresser au monde naturel ou technique, à la matière, à l’extériorité, aux «enveloppes» - étudiant tour à tour les surfaces, la peau, les images, les mesures, les classifications, l’industrie, les machines, le papier, le tissage, les œuvres et les ouvrages d’art, les langages de la chimie, les nomenclatures, l’ingénierie génétique, les médicaments, les outils d’enregistrement, les détritus, la poussière… Quant à l’«objetologie», elle exige qu’on distingue l’objet de la chose. La bougie est une chose, le fil incandescent disposé dans le vide, soit l’ampoule d’Edison, un objet. Mais la flamme de la chandelle, avec son aura, source d’inspiration poétique, est un objet. Une assiette est un objet, mais la terre ou l’argile qui la constituent comptent parmi les choses, tandis que, déposés sur l’étal, les plats en inox ou la vaisselle en carton jetable sont des produits ou des marchandises… Dans l’Eloge des objets Dagognet écrivait : «Telle serait la série : les substances naturelles (l’écorce, le cuir, etc.), les choses, les objets, les produits ou les marchandises», puis, vers le bas, les contrefaçons, le toc, les plagiats, lesquels «copient le réel sans lui équivaloir, comme le stuc des faux plafonds ou tant de plastiques qui imitent les substances (ex-vivantes) rares, la peau de lézard, la corne, l’ivoire et même le bois», et, vers le haut, juridiquement définis en tant qu’attachés à une propriété, les biens.

Métal. Il était inéluctable que, sans trop entrer dans le territoire des économistes, et après avoir étudié le transfert (de capitaux, de propriété, de marchandises, d’appel, de message, de souveraineté, de cendres, de footballeur, de population, d’embryon, etc.), il en vînt, en termes de philosophie «objetologique», à l’étude de l’argent. Il le situe au sommet de la hiérarchie des objets, ou le tient pour l’objet réalisant au mieux «l’enchevêtrement d’un substrat et de ce qu’il porte» (d’un métal précieux extrait des entrailles de la terre, et de la valeur, du commerce, de l’emprunt, de l’usure, de l’impôt, etc.), au sens où l’argent contient toutes les variations qui, de la chose, via le statut de marchandise et de non-marchandise substitutive de toutes les autres, conduisent aux biens.

«Comment concevoir qu’une marchandise ait pu aider à en évaluer une autre, bien que de nature, de forme et de dimensions sans rapport avec elle» ? Il y a d’abord eu le troc, freiné puis stoppé par ses insurpassables difficultés : «On gagne à ne retenir pour ces présents que ce qui est léger et favorable aux divisions ; on a dû vite renoncer à l’animal (et le pecus latin nous vaudra pécuniaire, pécule) parce qu’il fallait le découper pour solder un déficit minimal.» Puis la pratique du don (chez les peuplades du Pacifique étudiées par Marcel Mauss), le recours au cuivre et aux métaux précieux, l’usage du papier-monnaie (hanté par son double, la monnaie de papier, ou de singe), du billet de banque, de la carte, de la simple signature… Le philosophe médecin retrace toute l’évolution de la monnaie-argent. A chaque étape, il retient un problème qu’il intègre au questionnement philosophique : comment fixer le coût, soit de ce que l’on achète, soit de ce que l’on vend ? Est-ce le travail qui «définit l’unité de mesure de ce qui est fabriqué» et donne valeur à la chose ? Qu’est-ce qu’un «juste prix» ? Le commerce est-il indispensable, qui semble ne rien ajouter à la marchandise ? «La sphère de la cherté peut-elle annexer celle de la gratuité ?»

Stérilité. Les économistes éclairent aussi ces questions. Mais «dans le passé, ce sont des philosophes - depuis Aristote à Marx et au-delà - qui ont travaillé à analyser cette importante notion qu’est l’argent […] qui fonde les bases de la vie sociale». Dagognet ajoute que tout enrichissement n’est bon que s’il se déleste (par l’impôt par exemple) de ce qui, distribué aux plus défavorisés, leur offrirait une vie décente. Il suit, en cela, les leçons des philosophes de l’Antiquité, qui bornaient par une morale la «science de la richesse», ou chrématistique. Lorsqu’elle «correspond à un labeur productif», la richesse est valorisée : mais elle est vue comme perverse si le trésor gagné est soustrait à l’échange et au commerce, s’il consiste en «une accumulation de l’argent stérile et illimitée». Ceci dit, les penseurs se sont-ils eux-mêmes couverts d’or ? Le premier à se dire philosophe, Thalès de Milet, si distrait qu’il ne vit devant lui le puits où il se précipita, fut assez futé pour observer les astres et prévoir une année d’abondance : à bas prix, «il loua dès l’hiver tous les pressoirs à huile de la région […] Quand vint le temps des récoltes (on doit presser les olives), il se produisit une demande massive en faveur de ces pressoirs ; le savant s’enrichit comme nul autre».

(1) Paraît également : «D’où vient l’argent ?» suivi de «Pour une Banque centrale mondiale», de François Rachline (Hermann, 200 pp., 22 €.)

jeudi 5 mai 2011

L'Argent: les mots de l'économie en ligne

Chers élèves,
Suite à notre avant dernier article, il serait logique d'embrasser une démarche analogue consistant en la vérification, à un peu plus d'un mois du concours d'entrée à Sces Po, de la solidité des bases de votre vocabulaire. Après les "Frontières", voici le tour de l'"Argent".

Pour ce faire, deux sites de qualité vous proposent des "dictionnaires en ligne". Ainsi, le site du magazine "Alternatives Economiques" met à disposition son foisonnant savoir sur le lien suivant: http://www.alternatives-economiques.fr/dictionnaire_fr_52.html
Ex: Définition de l' Argent: Métal dans lequel étaient frappées une partie des pièces qui, autrefois, constituaient l'essentiel de la monnaie alors en circulation. D'où, par extension, au sens familier du terme, désigne l'ensemble des liquidités(pièces, billets, avoirs sur des comptes bancaires) dont dispose une personne. Le langage courant utilise parfois le terme «argent liquide» pour désigner les pièces et billets.
Source de la définition en question: http://www.alternatives-economiques.fr/Dictionnaire_fr_52__def87.html

Au tour maintenant de la "Documentation française" que l'on ne présente plus à vous, chers utilisateurs réguliers ;) de notre modeste blog d'initiation aux Sces Po...
Donc, démarche identique comme le montre le lien suivant: http://www.ladocumentationfrancaise.fr/revues-collections/problemes-economiques/glossaire/index.shtml

Plus fourre-tout, mais justement à fouiller: le site de l'Académie de Marseille met en ligne une boite à outil virtuelle afin d'avoir accès à un "ANNUAIRE DES DICTIONNAIRES, GLOSSAIRES, LEXIQUESECONOMIQUES, JURIDIQUES, INFORMATIQUES ET COMMERCIAUX".
Fichtre! Tout un programme qui va s'avérer à l'usage fort pratique: http://www.ecogesam.ac-aix-marseille.fr/outils/Gloss/index.htm

A suivre...

A. Cuvelier, pour l'équipe Sces Po

dimanche 1 mai 2011

La mort de Ben Laden et les frontières?


Source cette carte: http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/pakistanennemis

Chers élèves,
Ce jour (le lundi 02 mai 2011) marquera en effet fortement les relations internationales, et certainement l'Histoire. Outre le fait que vous ayez à suivre cette actualité, sans vous noyez dans la surinformation, il est dès à présent utile de mettre en perspective les dix années de traque d'Oussama Ben Laden par les forces américaines avec la porosité de certaines frontières,
notamment des frontières afghano-pakistanaises!
De fait, complétez vos notes à l'aide de bonnes cartes, par ex. grâce au site du Monde diplomatique: http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/
De plus:


Après la mort de Ben Laden par franceculture
Profitons-en! Ce matin sur France Culture, "les Matins" invitaient Gérard Chaliand, Géopolitologue, spécialiste des conflits armés, Alexandre Adler, politologue & Thierry Garcin, chercheur et enseignant à IEP Paris, producteur à France Culture de l'émission "Les Enjeux internationaux". Le reste de l'émission est à écouter: http://www.franceculture.com/emission-les-matins-apres-la-mort-de-ben-laden-2011-05-02.html . Comme d'habitude, stylo et feuilles de prise de notes sous la main. A compléter avec les "Enjeux internationaux, du même Thierry Garcin, où vous trouverez une bonne bibliographie pour suivre le sujet du terrorisme d'Al Qaida: http://www.franceculture.com/emission-les-enjeux-internationaux-terrorisme-2011-05-02.html
Cette démarche, qui peut vous paraître contraignante et fastidieuse, est cependant un excellent entraînement, car vous prendrez ainsi l'habitude de côtoyer la pensée riche et complexe des nos intellectuels, spécialistes, experts, etc. et à apprendre également à lire entre les lignes de leurs discours, car bien sûr, nombre de nos grands maîtres, malgré leurs immenses qualités connues et reconnues, ont un (brillant) discours orientés. Mais ne prenez pas cela de façon négative, chers élèves! L'intellectuel répond dans son engagement public à une démarche citoyenne, donc on y retrouve souvent un certain parti pris. Que diable, ne soyons pas naïfs! Pourrions-nous penser qu'un Zola, lorsqu'il défendait Dreyfus, ne le faisait pas également avec la défense de la République fichée au fond de son cerveau, entre les lignes de ses écrits??? Bref, pas d'angélisme non plus, mais nous attendons de votre part du travail, du travail, encore du travail, avec une belle dose d'esprit critique! Reprenons à ce sujet, en le transposant dans le cas des historiens, la 4ème de couverture de cette "bible" qu'est le dictionnaire "Historiographies", sous la direction de Delacroix, Dosse, Garcia et Offenstadt (Paru chez Gallimard en 2010. Voir: http://www.histoire.ac-versailles.fr/IMG/pdf/Historiographies-_concepts_et_d-bats-_Delacroix-_Dosse-_Garcia-_Offenstadt.pdf ) : "Cette conscience nouvelle rompt enfin avec l'idée naïve que l'historien ne serait d'aucun lieu, d'aucun temps sinon l'incarnation de la vérité de l'événement qui s'exprimerait par son truchement." Intéressant n'est-ce pas?

De même, voici la vidéo de l'annonce officielle du décès d'Oussama Ben Laden par Barack Obama: cela ne peut vous faire, chers élèves, qu'un bon entraînement pour l'épreuve d'anglais!

Après avoir travailler votre compréhension orale grâce au Président des États-Unis..., vous trouverez ci-contre le dossier proposé par France Culture à ce sujet : http://www.franceculture.com/2011-05-02-oussama-ben-laden-est-mort.html
De plus, bien que cela nous éloigne des thèmes du concours commun de Sces Po, le site internet du Monde propose un récapitulatif des dix années de traques : http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2011/05/02/dix-ans-de-traque-contre-les-responsables-d-al-qaida_1515827_3216.html

Revenons à nos moutons ! Donc, le cas de la mort de Ben Laden est un exemple intéressant pour traiter de la fragilité et donc de la complexité à gérer les frontières.
Par exemple, qu'en est-il des frontières, dans leurs fonctions de limite, lorsque la logique des attaques terroristes passe outre cette fonction en question? On peut par exemple, devant l'actualité qui nous interpelle le long de cet article, nous arrêter sur le cas d'Al Qaida, justement, pour observer que nous avons affaire à une nébuleuse terroriste qui n'a pas d' « identité » nationale, mais une conviction religieuse, déviante car extrémiste et pratiquant la terreur pour exister et fonctionner, exploitant les nouveaux moyens de communication liés, pour partie, à la mondialisation. Or, le champ d'action de ce groupe terroriste est flou, car en théorie mondial, ne respectant pas les frontières! Voir la carte ci-dessous:


Pour poursuivre la réflexion, penchons-nous sur le billet d'ouverture de Louise Tourret (http://www.franceculture.com/emission-du-grain-a-moudre.html-0 ), ce lundi 02 mai 2011:
« Est-ce un grand soulagement comme le dit Gordon Brown ? En tout cas c’est un évènement qui ne peut laisser indifférent tant le nom de Ben Laden était devenu un symbole,même pour ceux qui n’étaient pas partisans de la théorie du choc des civilisations et de la guerre contre le terrorisme. Ben Laden, l'emblème du cauchemar terroriste, une icône négative, l’inspirateur d’une organisation Al Qaida, qui a frappé le 11 septembre 2001, mais aussi avant au Kenya et en Tanzanie, et depuis dix ans en Europe, en Irak bien sûr mais aussi aux Philippines, à Bali, en Mauritanie, en Algérie en Turquie, la liste est trop longue pour énumérer tous les pays concernés… La mort de Ben Laden, tué par un raid américain dans la nuit, fait donc partie de ces évènements dont la portée dépasse l’actualité. Un évènement historique. Mais qu’est-ce qui va réellement changer ?
La fin du terrorisme jihadiste ? Personne n’ose formuler cette hypothèse. Car le propre d’Al Qaida étant d’être une organisation sans structure centralisée ses émanations au Maghreb en Afrique et en Asie peuvent encore agir de façon indépendante. Si on a pu assister à des scènes de liesse aux Etats-Unis, d'autres voix plus sombres se font également entendre : "Un monstre est mort, mais ils ont tué un martyr, ils vont le transformer en martyr", a déclaré la présidente de la principale association de victimes des terribles attentats du 11 mars 2004 en Espagne. "Cela nous fait sourire, mais c'est un sourire amer. Nous n'en avons pas terminé avec le terrorisme. Puissions-nous en avoir fini, mais ce n'est pas le cas"
La guerre contre le terrorisme, qui a perdu sa cible symbolique, va-t-elle se poursuivre ? Pour Hillary Clinton la mort de Ben Laden est "l'occasion de réaffirmer notre résolution et de redoubler d'efforts" dans la lutte contre Al-Qaïda citant en exemple "la coopération étroite" avec le Pakistan. Parole politique, diplomatique… tant le rôle du n’a pas toujours été totalement clair depuis des années.
Et quid de la guerre en Afghanistan ? Le conflit est enlisé depuis si longtemps. La coalition va-t-elle trouver là un motif pour arrêter les frais si ce n’est tout de suite du moins dans quelques mois ? La question est plus que jamais ouverte.
Reste que le vrai changement est à n’en pas douter à voir dans l’élan des révolutions arabes. Un tournant historique. Et il se trouve que la mort de Ben Laden, s’inscrit dans ce « moment » des révolutions pour la liberté et la démocratie. Des aspirations qui obèrent le discours des partisans de la haine dans la monde arabe et les pays musulmans comme en Occident. »
Source du texte: http://www.franceculture.com/emission-du-grain-a-moudre-mort-de-ben-laden-mission-accomplie-2011-05-02.html

Comme toujours, nous trouvons des outils surprenants sur internet, comme ce lien vers le site de « Médecins du monde » qui vous propose un dossier (à partir d'un forum organisé en 2010) sur la frontière afghano-pakistanaise, ainsi qu'une partie des enjeux liés à cette zone particulièrement complexe : http://www.medecinsdumonde.org/fr/Publications/Publications/Actes-des-colloques-et-forum/La-zone-frontiere-afghanistan-Pakistan
A noter que dans cette synthèse de forum, les intervenants ne sont franchement pas dénués d'intérêt... : Le thème était : « La zone frontière afghanistan - Pakistan : Comment aider les civils dans la guerre ? » et les intervenants :
- Lieutenant-colonel BARNABA, Chef du bureau des opérations et instructions au groupement interarmées d’action civilomilitaire (Lyon)
- George LEFEUVRE, Anthropologue et diplomate
- Marc TYRANT, Responsable de la mission d’urgence menée par MdM au Pakistan
- Christopher STOKES, Directeur général de MSF-Belgique
- Pierre LAFRANCE, Président de l’association MADERA grands témoins :
- Guy CAUSSE, Responsable de mission Afghanistan à MdM
- Alain BOINET, Fondateur et directeur de Solidarités International
Le débat est modéré par Pierre SALIGNON, Directeur général à l’action humanitaire de MdM
Si vous vous sentez débordés par la tâche, vous pouvez télécharger la synthèse sous format PDF pour reprendre cela à tête reposée (voir le lien internet ci-dessus).
A suivre également sur le site du Monde diplomatique, le regard de Georges Lefeuvre (le même qu'en 1980, mais en moins jeune): Anthropologue et diplomate, ancien conseiller politique de la Commission européenne au Pakistan : http://www.monde-diplomatique.fr/2010/10/LEFEUVRE/19779
De plus, dans une perspective historique, le site de l'INA (http://www.ina.fr/histoire-et-conflits/autres-conflits/video/CAA8000366201/pakistan-la-grande-frontiere.fr.html ) propose une vidéo, bien que datée et comptant nombre de clichés de l'époque, fort intéressant sur la frontière afghano-pakistanaise au début de l'intervention soviétique au tout début de l'année 1980 pour le documentaire en question.
Titre du documentaire : Pakistan : la grande frontière in L'EVENEMENT - 14/02/1980 - 16min12s
La page d'accueil de l'INA nous informe sur la trame du présent documentaire : « Reportage sur la situation des afghans a la frontière de l'Afghanistan et du Pakistan.[plan d'ensemble] et très long [panoramique] sur le site montagneux de la frontière route en lacets de la chaîne du caracoa.[différents plans] afghans dans la ville frontière,[travelling] en train et [plan d'ensemble] train roulant a reculons(]). Nombreux plans de la frontière, d'afghans sur route, de réfugies en groupe (troc de vêtements, vie quotidienne, campement, prière).[plan d'ensemble] camp de miramcha, TRANSHUMANCE. très longue interview du docteur AMANULLAH rassoul (leader afghan)sur la mentalité des guerriers, l'attitude des russes en Afghanistan, l'avenir du conflit, le fonctionnement démocratique en Afghanistan et le rôle de la religion musulmane.[plan d'ensemble] femmes et enfants afghans,[très gros plan] main sur fusil. Entrée d'une conférence au sommet a Kaboul avec bresinsky et le général SIAH oul rah.[différents plans] avions dé guerre (pilotes dans cokpick, détails des avions, décollage).[vue aérienne] désert de cailloutis,[plan d'ensemble] population dans là rue. »
Enfin, pour revenir à une époque plus récente, le site « Affaire-stratégique.info » en lien avec l'IRIS que vous connaissez si bien, http://www.affaires-strategiques.iris-france.org/spip.php?article4572 , permet à ceux ou celles qui « débarquent » complètement sur ce sujet (= la frontière afghano-pakistanaise!!!) de faire un rapide tour d'horizon. Si vous vous en sentez le besoin...
A suivre, donc...
A. Cuvelier, pour l'équipe Sces Po