lundi 24 mars 2014

Travail/IEP: Les "petits boulots" étudiants

Chers élèves, chers lecteurs,
Nous sommes de retour après un long silence...
Aujourd'hui, nous vous conseillons de lire ou d'écouter « L'essai et la revue du jour » sur France culture consacrée aux « Étudiants et leurs « petits boulots » ». Vous y trouverez un exemple pour illustrer votre réflexion sur le thème du Travail :
Les emplois étudiants sont-ils, comme on l’entend souvent, une expérience professionnelle formatrice et une initiation aux réalités du monde du travail, ou au contraire une entrave aux études, un apprentissage précoce de la précarité et le reflet des inégalités sociales dans le monde étudiant ? Dans son enquête quantitative et qualitative, Vanessa Pinto semble répondre : « les deux à la fois ». S’il est vrai que certains emplois peuvent constituer un espace de socialisation professionnelle, qu’ils permettent aux étudiants de découvrir la valeur de leurs ressources et de leurs titres ou d’élargir l’espace des possibles, les nombreux entretiens qu’elle a menés dans la partie ethnographique de son enquête montrent que pour une bonne partie d’entre eux, notamment lorsque l’activité n’a que peu de rapport avec la nature des études, comme dans la restauration rapide, la double occupation induit des effets d’« incohérence statutaire, caractérisée par des difficultés d’organisation et des problèmes de définition de soi ». C’est ainsi que sont engendrées ou renforcées les inégalités au sein de la jeunesse étudiante, en particulier dans le rapport au temps et à l’avenir.
Idem pour le thème de la culture avec cet exemple de la culture populaire : « Columbo : la lutte des classes ce soir à la télé » :
Les enquêtes du lieutenant Columbo à la lumière de Bourdieu et de quelques autres, c’est le réjouissant pari de Lilian Mathieu qui fait de l’inénarrable inspecteur un avatar de la lutte des classes. Evoluant dans un monde de gens extrêmement riches qui cumulent toute sorte de capitaux symboliques, il apparaît toujours décalé, voire déplacé jusqu’au moment où le dénouement de l’intrigue produit un renversement de la domination qui a toutes les apparences d’une revanche de classe. Pour analyser la mise en scène de ce décalage constant qui fait tout le sel des interactions entre Columbo et ses interlocuteurs, riches, puissants, cultivés, souvent célèbres, séduisants et à tout le moins élégants, l’auteur mobilise la notion de « styles de vie » développée par Bourdieu dans La Distinction.
Bonne lecture
A. Cuvelier, http://saintremi.com/