mercredi 13 avril 2011

La philo sur France Culture!

Chers élèves Avec le printemps, reviennent...meuh non, pas les hirondelles! Fukushima nous ouvre à une nouvelle ère... Bref, mauvais esprit à part, c'est le retour de la philo. sur France Culture. En effet, chaque année depuis deux-trois ans, Raphaël Enthoven invite des professeurs de Philosophie au micro de la radio afin d'y décortiquer un sujet de bac: http://www.franceculture.com/emission-les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance.html-0

Et là, vos yeux s'écarquillent de joie à l'idée de profiter de ce mode d'emploi tout fait, et vous avez bien raison! Car cela vous aidera, c'est sûr!, à améliorer votre travail en philo, mais aussi pour la question contemporaine du concours commun!!! Donc, écoutez et réécouter les émissions en question.

Démonstration:


1/5 : A quoi sert l'art ?



Bibliographie conseillée :

- Aristote, Ethique à Nicomaque, VI, 4, 1140a. Vrin, 1990, page 283.

- Bergson, Le rire, Chapitre III, Le comique de caractère. Henri Bergson, Œuvres, P.U.F 1959, pages 460 et 461.

- Char, Sous la verrière (En vue de Georges Braque). Pléiade, Œuvres complètes, 1983, page 674 à 676.

- Gadamer, Vérité et méthode, Première partie : Dégagement de la question de la vérité, l’expérience de l’art ; II L’ontologie de l’œuvre d’art et sa signification herméneutique, b) La transmutation en œuvre. Seuil, 1996, pages 132 et 133 pour les considérations relatives à l’ « imitation ».

- Heidegger, L’origine de l’œuvre d’art, in Chemins qui ne mènent nulle part. Tel Gallimard, 1962 (sur la distinction outil/œuvre, voir tout particulièrement la subdivision: La chose et l’œuvre).

- Kant, Critique de la faculté de juger, Analytique du Beau, §7 et §16. Vrin, 1993, pages 74 et 75 pour la référence au §7 ; pages 96 et 97 pour la référence au §16.

- Nietzsche, Le gai savoir, Livre II, §107. Bouquins, Œuvres, 1993, pages 119 et 120. et La naissance de la tragédie, §12. Folio Essais, 1977, page 80.

- Valéry, Introduction à la méthode chez Léonard de Vinci, Léonard et les philosophes (1929). Gallimard, 1957, page 108 à 110.


Plan détaillé :

Introduction

a) L’art, au sens de « création artistique »

b) La création artistique n’est pas sans finalité

c) Quelle est la singularité de l’art ? A quoi sert-il spécifiquement ?


I L’art sert la beauté

a) En son acception générale, l’art désigne l’ « action réglée »

b) De là la nécessité, d’après Kant, de nous distraire de nos inclinations naturelles comme de nos représentations habituelles pour apprécier une chose quant à sa beauté.

c) L’art est l’expression de la beauté.

d) Dire que l’art est recherche du beau n’est pas dire à quoi il sert en tant que recherche du beau. Pourquoi recherchons-nous la beauté par l’expression artistique ?


II L’art comme alternative à l’Intellect

a) Si nous recherchons la beauté par l’art, c’est que nous échouons à la rencontrer et l’apprécier par d’autres vecteurs.

b) Nietzsche voit dans l’art un antidote à l’intelligence rationnelle.

c) L’art sert à éprouver le réel autrement que par le prisme de l’intelligence rationnelle.

d) Si l’art est transfiguration et si, par ailleurs, tout est transfiguration, on ne peut dire que l’art serve ; car il n’y a pas de fin plus haute que lui, plus ultime (tout est art).


III L’art , expérience d’une déprise essentielle

a) L’art constitue une parenthèse dans l’ordinaire.

b) Au chapitre III de son œuvre Le rire, Bergson voit dans l’expérience artistique l’occasion d’un retour aux choses mêmes.

c) C’est parce qu’il ne sert pas que l’art nous sert le plus.


Invité(s) : Alexandre Larguier, professeur de philosophie au Lycée Charles Renouvier à Prades Fabienne Brugère, professeur de Philosophie à l'Université Montaigne - Bordeaux-III.


2/5 : Qu'attendons-nous pour être heureux ?



Bibliographie conseillée :

- Pascal, Pensées, Fragment 172 selon la numérotation Brunschvicg (éditions GF, p. 96)

- Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation, §§ 56-59

- Rousseau, Les rêveries du promeneur solitaire, Cinquième Promenade (éditions GF, pp. 100-103)

- Simone Weil, La pesanteur et la grâce, chapitre intitulé "L'imagination combleuse" (éditions Plon "agora pocket", p. 25)

- Bergson, La pensée et le mouvant, "La vie et l'oeuvre de Ravaisson" (éditions Puf, p. 280)

- Bergson, La pensée et le mouvant, "Le possible et le réel", (éditions Puf, pp. 99-100 et 116)

- Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète, deuxième lettre (référence non citée lors de l'émission).


Plan détaillé :

I. L’attente du bonheur

a. Le bonheur comme objet d'attente (Schopenhauer)

b. Le bonheur dans l'attente


II. Le bonheur comme moment inattendu :

l’intrusion du présent dans l’existence Le sentiment de l’existence : Rousseau (5ième Promenade)


III Le bonheur comme joie de participer à la création qui se fait

a. Redéfinition de l'attente (Simone Weil)

b. L'attente comme disponibilité à la joie et à l'émerveillement (Bergson)


Invité(s) : Olivier Chapignac, professeur de Philosophie au Lycée de St Avold en Lorraine Philippe di Folco


3/5 : Vivre l'instant présent, est-ce une règle de vie satisfaisante ?




Bibliographie conseillée :

- Blaise PASCAL, Pensées, fragment n° 172 (Brunschvicg) / 168 (Pléiade)

- « carpe diem » d’HORACE, Odes (I, 11, A Leuconoé)

- Jean-Jacques ROUSSEAU, Les rêveries du promeneur solitaire (5ème promenade)

- Jean de LA FONTAINE, Fables, « La cigale et la fourmi »

- Les analyses d’Emmanuel KANT dans Les fondements d’une métaphysique des mœurs, 2ème section

- Critique de la raison pure, « Théorie transcendantale de la méthode », chapitre II, deuxième section

- Pierre de RONSARD, Les odes, « Mignonne, allons voir si la rose… »


Plan détaillé :

I – Vivre l’instant présent est, en apparence,une bonne manière d’atteindre le bonheur.

A. Le passé et le futur nous empêchent d’être sereins.

B. C’est au présent qu’on peut et doit être heureux.


II – Mais, en réalité, vivre l’instant présent n’est pasune bonne règle pour une vie heureuse.

A – Le « carpe diem » ne rend pas nécessairement heureux.

B – Aucune règle de vie ne permet d’atteindre le bonheur.


III – Néanmoins, vivre l’instant présent n’empêche pasd’atteindre le souverain bien.

A. Une règle de vie satisfaisante conduit au souverain bien.

B. En soi, vivre l’instant présent ne procure pas ce souverain bien.

C. Toutefois, bien compris, le « carpe diem » n’est pas un obstacle.


Invité(s) : Frédéric Morlot David Lebreton, professeur de philosophie au Lycée Rabelais de Chinon


4/5 : Faut-il être cultivé pour comprendre une oeuvre d'art ?




Bibliographie conseillée :

-Marcel Proust, Le Temps retrouvé,Gallimard,p.77 et aussi : Le Côté de Guermantes,in A la Recherche du Temps perdu, t.II,Pléiade,Gallimard,p.623

-Emmanuel Kant, Critique de la Faculté de Juger,essentiellement les paragraphes 5,7,9,39 à 41. -Jerrold Levinson,Aesthetics and Ethics, Cambridge University Press, 1998. Traduction française in "Le contextualisme esthétique", dans Esthétique Contemporaine, textes réunis par J-P.Cometti,J.Morizot et R.Pouivet, Vrin 2005, p.452.

-Roger Pouivet,L'oeuvre d'art à l'âge de sa mondialisation, un essai d'ontologie de l'art de masse,collection Essais, Ed.La Lettre Volée.


Plan détaillé :

I- Il n'est nul besoin d'être « cultivé » pour comprendre une oeuvre d'art

a- Comprendre une oeuvre d'art: au sens de compréhension globale, saisie intuitive

b- Ce choc avec les oeuvres est susceptible de nous transformer : comprendre une oeuvre, c'est changer de regard.

c- Il est impossible de comprendre une oeuvre d'art si on entend par là simplement une somme d'explications produites sur l'oeuvre.


II- Il faut posséder des éléments de culture pour comprendre la majorité des oeuvres d'art:

a- c'est la culture qui nous enjoint d'apprécier Bach, ou de nous servir d'un Rembrandt autrement que pour boucher une fenêtre.

b- Qu'en est-il, sans une connaissance fine de la culture concernée ?

c- Enfin, comment comprendre le sens de la plupart des oeuvres d'art contemporaines, sans les placer dans un contexte esthétique particulier ?


III- D'une distinction cruciale entre l'art « classique », qui suppose de la culture pour être compris, et l' « art de masse », qui n'en suppose aucune:

a- l'art de masse


Invité(s) : Anissa Castel Anne-Sophie Rémy, enseigne la philosophie au Lycée de Neufchâteau (Vosges)


5/5 : L'histoire n'est-elle qu'un récit ?


Bibliographie conseillée :

- Augustin, Confessions, Livre XI

- Raymond Aron, Leçons sur l'histoire, Livre de poche, p. 155-220.

- Jorge Luis Borges et Adolfo Bioy Casares, Chroniques de Bustos Domecq, traduit de l’espagnol par François-Marie Rosset, Denoël et d’ailleurs, 1967, (1970 pour la traduction), p. 125-129

- Paul Ricoeur, Temps et récit I, Seuil, p 79-86, p. 165-310


Plan détaillé :

I. En quoi l’histoire est-elle un récit ?

A. Pourquoi l’histoire s’appuie-t-elle sur des récits ?

B. Quelles sont les caractéristiques d’un récit historique ?

C. Comment construire un récit historique ?


II. En quoi l’histoire n’est-elle pas qu’un récit ?

A. Ne penser l’histoire que comme un récit c’est risquer d’avoir une approche caricaturale de l’idée d’évolution des hommes et de l’idée d’un progrès à travers le temps

B. En quoi l’histoire excède-t-elle la dimension du récit ?


III. Dans quelle mesure est-il donc pertinent de caractériser l’histoire comme récit ? A. Le récit historique : la suite logique de l’histoire en train de se faire ?

B. Le récit, opération seconde, est-il secondaire et en marge de l’activité de l’historien ?


Invité(s) : Elodie Cassan, professeur de philosophie au Lycée Jean Rostand à Villepinte Roger-Pol Droit, philosophe

A lire également (outre les annales de bac...!!!)

Raphaël Enthoven, La dissertation de philo, Paris, Fayard, 2010.

Démystifier l’épreuve de philosophie au bac par l’exemple et les conseils pédagogiques, telle est l’ambition de ce livre. A partir de sujets couvrant la majeure partie du programme, deux professeurs abordent chaque thème en en décortiquant les contenus, les enjeux et les pièges par une méthode de questions réponses conduite par Raphaël Enthoven. Une fois le thème désossé, les professeurs rédigent une dissertation modèle qui permet à l’étudiant de saisir le passage entre mobilisation des savoirs et mise en forme efficace. Ce ne sont pas des « annales du bac », mais une propédeutique de la méthode philosophique.

A suivre... A. Cuvelier, pour l'équipe Sces Po.