mardi 24 avril 2012

Entraînez-vous pour la philo. sur France culture


Chers élèves,
De nouveau, c'est le (re)retour de la philo (au bac!) sur France culture. En effet, pour la troisième année, l'émission « les nouveaux chemins de la connaissance » propose un entraînement à l'épreuve de philosophie au baccalauréat. Ainsi, durant cette semaine, vous pouvez écouter, travailler, donc vous entraîner à cette épreuve grâce à un sujet décortiqué chaque jour à l'antenne par un professeur de philosophie, sous le regard de ses élèves !

Pour commencer : "Une communauté politique n'est-elle qu'une communauté d'intérêts ?".

Plan : 

1. La communauté politique est une communauté d’intérêts…
Ces intérêts relèvent :
1.1 Des intérêts particuliers. Ils définissent la sphère économique
1.2 De l’intérêt général (Rousseau)
Transition : Mais n’est-ce pas réduire la communauté politique à une instrumentalisation des uns par les autres ? L’utilité est-elle la seule valeur qui permette de faire société ?

2. … mais elle est aussi une communauté historique.
La communauté politique se définit aussi par son identité, c’est-à-dire par sa genèse. Le mode d’insertion de l’individu ne relève plus de l’avoir mais de l’être. En ce sens elle est :
 2.1 Communauté historique.
 2.2 Communauté culturelle.
 Transition : Cependant, les sociétés contemporaines sont de plus en plus des sociétés multiculturelles. La communauté historique ne permet plus de souder la communauté politique faute de références communes. Les valeurs restent à fixer. La communauté politique se trouve-t-elle réduite aujourd’hui à n’être qu’une communauté d’intérêts ?

3. Cependant, sa véritable nature est d’être une communauté de citoyens.
La communauté politique est une communauté de citoyens. Elle n’est pas seulement constituée par le présent de l’intérêt et par le passé de l’histoire, mais par le futur du projet commun puisque c’est elle qui décide de loi commune qui la fait vivre en la discutant constamment.
 3.1 Elle est alors communauté de discussion (Habermas)
 3.2 Elle permet à chacun d’exister en se manifestant aux autres. C’est la thèse de Arendt selon laquelle chacun révèle son individualité par la parole et par l’action.



Conclusion :
Chacun existe dans plusieurs sphères (sociale, historico-culturelle, politique). Traduire le mode d’insertion dans la communauté en termes d’intérêt est inutilement cynique parce que probablement erroné. Les individus constituent la communauté autant qu’ils sont constitués par elle au sens où elle leur confère une identité.
Puis le 24/04/12 : Obéir, est-ce renoncer à sa liberté ? 5

Plan :

Problème : si la désobéissance n'est pas forcément le lieu de notre liberté, est-ce qu'il ne serait pas concevable que l'obéissance nous mène à notre liberté

I/ Oui, obéir, c'est renoncer à sa liberté. Désobéir, c'est donc aussi affirmer sa liberté.
 A/ Thèse libertaire : désobéir, c'est affirmer son indépendance, et obéir, c'est renoncer à son individualité.
Objection : mon individualité ou les moeurs dans lesquelles je suis immergé peuvent être le lieu de mon esclavage (soumission à mes pulsions, ou encore aux mécanismes de la publicité, de la propagande).

B/ Désobéir, cela doit être en vue d'une cause juste, et obéir à l'injustice, c'est renier sa liberté : recherche d'un critère d'une certaine idée de la justice en général.
Question de l'idéal de légitimité.
Transition : Comment repenser la liberté pour éviter l'indépendance sans règle sans pour autant basculer dans l'assujettissement à un pouvoir ?

II/ La liberté ne consiste pas à faire ce que l'on veut, mais à faire ce que l'on doit.
 A/ Théorie stoïcienne : obéir à ce qui doit être. Liberté comme courage de faire ce que l'on doit faire, et non égoïsme sans règle.

B/ Théorie de Hobbes : obéir à un Etat qui ne nous domine pas, mais qui nous représente. Thématique du pacte social. Une bonne forme d'obéissance politique doit être pensée.
Problème : on obéit en vue d'autre chose que la liberté (l'ordre du monde A, la paix civile B). Certes, on y renonce librement, mais il s'agit tout de même d'un renoncement.

III/ Comment obéir librement tout en ne renonçant pas à sa liberté ?
A/ Redéfinir la liberté une nouvelle fois : l'autonomie chez Rousseau
Contrat Social I, 8 : « l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté. »

B/ La liberté politique : obéir aux lois seulement si elles sont justes.
Rousseau, 8ème des Lettres écrites de la montagne

C/ L'autonomie morale chez Kant : obéir à des principes moraux que je m'impose à moi-même.
Bon écoute, bon « podcast » (stylo à la main).
Et surtout bravo et merci le service public !!!
A. Cuvelier, pour l'équipe d'initiation aux Sces Po du lycée St Rémi, Roubaix http://www.saintremi.com/