mardi 25 octobre 2011

Kadhafi et la mort d'Hector

Chers élèves,

Nous souhaiterions partager avec vous ce passage du Chant XXII de l' « Iliade », d'Homère, « La mort d'Hector » qui résonne quelque peu avec la mort de Kadhafi. Cette idée est celle du producteur de l'émission « la fabrique de l'Histoire », Emmanuel Laurentin (voir : http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-histoireactualites-du-vendredi-211011-2011-10-21.html-0 ), qui a ouvert l'émission du 21 octobre 2011 avec la lecture suivante :

« Amis, conducteurs et conseillers des Argiens, puisque les dieux nous ont donné de dompter cet homme qui nous causait tant de maux, autant à lui seul que tous les autres ensemble, allons ! essayons de nous porter en armes tout autour de la ville, afin de connaître quelle est la pensée des Troyens, et de savoir s'ils abandonneront leur haute cité, Hector étant tombé, ou s'ils s'obstineront à résister encore, même quand il n'est plus. Mais pourquoi mon cœur me tient-il ce langage ? Il reste gisant auprès des vaisseaux, sans être pleuré ni enseveli, le corps de Patrocle, de ce Patrocle que je n'oublierai jamais, tant que je serai parmi les vivants, et que mes chers genoux pourront se soulever. Et si chez Hadès les morts sont oubliés, je veux, quant à moi, même là-bas, me souvenir de mon cher compagnon. Pour l'instant, fils des Achéens, retournons en chantant un péan auprès des nefs creuses, et emmenons ce cadavre. Nous avons remporté une grande gloire, nous avons tué le divin Hector, que les Troyens dans leur ville invoquaient comme un dieu. »

Il dit, et il songeait contre le divin Hector à d'indignes forfaits. Il lui perça par derrière, de la cheville au talon, les deux tendons des pieds ; il y noua des lanières de cuir qu'il attacha au char, laissant traîner la tête du cadavre. Puis, montant sur son char, après avoir chargé les armes glorieuses, il fouetta et lança ses chevaux, et ceux-ci dès lors de bon cœur s'envolèrent. Un nuage de poussière se soulevait de ce corps entraîné ; ses cheveux d'un bleu noir s'allongeaient sur la terre, et sa tête entière, naguère pleine de grâce, gisait dans la poussière. Zeus accordait alors aux ennemis d'Hector de l'outrager sur le sol de sa propre patrie. »

Source : http://iliadeodyssee.texte.free.fr/aatexte/meunier/iliadmeunier/iliadmeunier22/iliadmeunier22.htm

A. Cuvelier, pour l'équipe Sces Po. du lycée St Rémi, Roubaix, http://www.saintremi.com/