mardi 29 janvier 2013

Justice/IEP: La démocratie contre les pauvres = lire Hélène Thomas

Chers élèves, chers lecteurs,
Nombre d'entre vous ont peu ou pas du tout été sensibles à nos sujets d'entraînement sur le thème de la justice au concours d'entrée en IEP, sujets liés à l'idée de justice sociale, d'égalité, d'équité.
N'ayant pas l'habitude de baisser notre garde, nous vous proposons de vous pencher sur les liens suivants, qui vous permettront d'affiner votre réflexion sur les points évoqués ci-dessus. Vous y rencontrerez notamment la sociologue Hélène Thomas :

Hélène Thomas

Hélène Thomas est Professeur des universités à Sciences Po Aix. Sociologue et psychanalyste ces travaux portent sur les principes fondamentaux (juridiques, idéologiques et politiques) de la démocratie sociale et les débats sur la justice sociale ainsi que les apories éthiques concernant le traitement public international et régional des citoyens subalternes. Elle étudie également les formes de définition des publics des politiques sociales, les catégories d'expertise et dévaluation de leur situation, les dispositifs compassionnels, de protection, de surveillance et de contrôle des populations pauvres, dépendantes et défavorisées et leurs effets sociaux, politiques et psychique sur les dominés. Elle a publié en 2010 : Les vulnérables. La démocratie contre les pauvres, Bellecombe-en-Bauges, éditions du Croquant.
Comme le résume Marie-Ève Sylvestre (Faculté de droit, Section de droit civil, Université d’Ottawa) :
« La science est-elle contre les pauvres ?L’analyse du discours savant et politique sur les vulnérables
En s’appuyant sur l’important ouvrage d’Hélène Thomas, Les vulnérables : la démocratie contre les pauvres, cet essai pose un regard critique sur le discours de la vulnérabilité au coeur de l’intervention des programmes de prévention précoce. L’auteure se penche principalement sur le rôle et la responsabilité des chercheurs et des intervenants dans la création et la reproduction de discours et de savoirs sur les pauvres. Elle reconnaît les effets pervers liés à la production d’un discours misérabiliste sur les pauvres et les risques liés à l’appropriation illégitime de leurs voix et elle pose clairement les dilemmes éthiques que la recherche et l’intervention soulèvent. Elle souligne cependant l’importance de résister et de s’approprier le discours dominant de façon subversive sur le terrain et refuse le relativisme dans lequel Thomas nous confine en suggérant des façons de dire, de faire et d’intervenir qui permettent de dénoncer les inégalités de conditions et de droits dont les pauvres sont victimes et de s’engager avec eux dans la lutte contre la pauvreté ».
Source :
Voir également :

Enfin, pensez à compléter votre lecture avec l'excellente chronique de Jacques Munier sur France culture : L’avenir de la solidarité / Revue française de socio-économie
En voici un extrait éclairant :
« Elle[Hélène Thomas] analysait cette évolution qui jette le discrédit sur plus de deux siècles de mise en œuvre des idées progressistes de promotion sociale et d'accès à la citoyenneté en montrant par quels glissements sémantiques et politiques on était passé de l'égalité à l'équité, de la liberté à la dignité, de la fraternité à la responsabilité, un nouveau gouvernement des pauvres dont elle décrit les instruments et les méthodes ».
Bonne lecture !
A. Cuvelier, http://saintremi.com/