samedi 31 décembre 2011

Saddam qui? Non, quand même...?!

Source: http://www.africapresse.com/actualite/wikileaks-les-conditions-genantes-de-lexecution-de-saddam-hussein/05/12/2010/Source : http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/dossiersprocheorient

Chers élèves,

Le 30 décembre 2006 était pendu le dictateur Saddam Hussein, condamné à mort pour crime contre l'humanité. Hier, cela faisait donc déjà cinq ans... Bien sûr, loin (très loin) de nous l'idée de commémorer la disparition du fameux dictateur irakien, mais le silence qui entoure ce type de date de l'histoire des relations internationales, donc peu à peu de l'Histoire, ce silence nous laisse perplexe. Pourtant, l'événement fut de taille, car la chute de Saddam Hussein a été un choc pour la région du Moyen-Orient: « ouf » de soulagement pour certains, ouverture de la boîte de Pandore pour d'autres..., ce fut également une des plus impressionnantes démonstrations de l'unilatéralisme étatsunien dans l'ère post-11 septembre (dix ans cette année), notamment envers un ex-ami des États-Unis, diabolisé par ceux-ci au lendemain de l'opération « Tempête du désert »(17/01/1991 - 28/02/1991) qui mit un terme à l'invasion irakienne contre le Koweit voisin (1990-1991). Ce dernier événement a été porteur du « nouvel ordre mondial ».



Source : http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/golfeguerre1991

Or, ce 31 décembre 2011, les GI ont quitté le sol irakien, bien que le bourbier irakien soit toujours aussi tragique. Pourtant, le pays continue d'abriter la plus grande ambassade américaine au monde, et 40 000 GI (bientôt 50 000) campent au Koweit, prêts à repartir en guerre si nécessaire (comme le rappelle le « Canard enchaîné » du 21/12/2011, p.3), si nécessaire... car ce qui mine l'Irak, ce sont les tensions inter ethniques (Arabes vs Kurdes, aux portes du monde perse, etc.) et religieuses (notamment Sunnites vs Chiites, sans parler des minorités chrétiennes, comme l'ont montré les attentats de la Noël 2010 à Bagdad). Donc, si l'on envisage que les États-Unis décident à nouveau d'intervenir, ils devront derechef faire preuve d'ingérence, face au Droit des peuples à disposer d'eux-mêmes... Vaste débat. Ne vous dîtes pas que nous regrettons la stabilité de l'ex-dictateur, nous laissons cela à notre Michèle Alliot-Marie nationale qui proposait d'envoyer le « savoir-faire » français en matière de maintien de l'ordre public..., nous cherchons simplement à inscrire vos révisions pour le concours en IEP dans leurs bornes chronologiques, c'est-à-dire jusqu'à aujourd'hui, avec toutes les ambiguïtés, les dangers intellectuels (=manque de recul) que cela suscite, mais aussi avec une certaine once d'excitation des neurones devant votre capacité à appréhender ces enjeux de notre monde contemporain si complexe (pour rendre hommage à Edgar Morin).

Bref, quelle fin d'année, n'est-ce pas?

Qu'en pense-t-on en Tunisie?

A. Cuvelier, pour l'équipe d'initiation aux Sces Po du lycée St Rémi, Roubaix http://www.saintremi.com/

PS : A noter que ce 31 décembre ne sera plus une date comme une autre pour les Irakiens (ci-dessous un extrait du Figaro de ce jour) :

Irak: la fête nationale fixée au 31/12

Le 31 décembre, jour qui marque officiellement le retrait des forces américaines d'Irak, sera désormais un jour férié dans le pays, a déclaré le premier ministre irakien Nouri al-Maliki lors d'une cérémonie.
"Aujourd'hui, j'annonce au peuple irakien que le 31 décembre, qui a vu la fin du retrait des forces américaines sera une journée nationale, nous l'appellerons le Jour de l'Irak. C'est une fête pour tous les Irakiens", a-t-il déclaré devant des centaines de personnes rassemblées dans le complexe sportif al-Shaab, au centre de Bagdad. "C'est le jour où l'Irak devient souverain. C'est un jour éternel", a lancé Nouri al-Maliki. "Aujourd'hui vous levez le drapeau irakien partout dans le pays et vous vous unissez sous ce drapeau. Aujourd'hui l'Irak se libère et vous en êtes les maîtres", a-t-il ajouté.