lundi 8 avril 2013

Science/IEP: Science et politique

Chers élèves, chers lecteurs,
Voici un document dont nous ne vous proposons que le résumé, à vous de trouver le temps de parcourir la totalité de celui-ci à l'adresse suivante :http://chrhc.revues.org/242

Penser les rapports entre sciences et politique : enjeux historiographiques récents

Résumé :
La réflexion des spécialistes des sciences sociales sur la fonction sociale et politique des sciences exactes s’est considérablement développée au cours des dernières décennies. L’auteur de l’article revient ici sur quelques étapes de cette réflexion, montrant comment ces analyses sur la place des sciences dans les sociétés contemporaines ont donné lieu entre chercheurs à de vifs débats critiques. En effet, l’analyse sociale de sciences apparaît aujourd’hui comme une des voies efficaces des lectures globales des développements sociaux. Les sciences, leur maîtrise et leur déplacement apparaissent de plus en plus nettement comme des enjeux sociaux majeurs dont l’interprétation comporte de fortes dimensions idéologiques et politiques.

De plus, si idéologiquement vous n'êtes pas « mono-maniacs » et que la lecture d'un article extrait du site internet du « Front de gauche » ne vous pousse pas à partir vers les paradis fiscaux, lisez avec intérêt ce qui suit :

La Science, un enjeu politique pour aujourd’hui et pour demain

Janine Guespin est professeur émérite en biologie à l’université de Rouen. Elle anime le groupe de travail « science et démocratie » d’Espaces Marx. Elle est signataire de l’appel du Front de gauche des intellectuels « Pour nous, c’est Jean-Luc Mélenchon ». Elle propose ici, à partir de son expérience professionnelle et militante, une réflexion sur les enjeux de la Science aujourd’hui.
On appelle Science (ou sciences), un ensemble de théories et de connaissances, de méthodes pour les acquérir, d’institutions et de personnes pour les mettre en œuvre, qui caractérisent la société occidentale depuis le XVIIe siècle.
Il y a depuis toujours dans les sciences deux composantes contradictoires, l’autonomie de la Science, et sa liaison organique avec la société. Aussi une pensée dialectique est-elle nécessaire pour en comprendre l’articulation et l’unité profonde, alors que la pensée duale oppose ou subordonne ces deux aspects. L’autonomie de la Science recouvre plusieurs significations : les scientifiques doivent décider eux mêmes de leurs méthodes, et de la validité et de la « scientificité» des résultats et des théories, ce qui est incontournable ; seuls les scientifiques sont à même de savoir ce qui, à un moment donné, peut être recherché, autrement dit où est le front des connaissances scientifiques, et quelles sont les questions qui sont « scientifiques » ( Ce point est souvent cependant l’enjeu de luttes théoriques et idéologiques qui débordent l’enceinte des « sciences » et peut être biaisé par les politiques scientifiques). En ces sens, l’autonomie est le garant du fonctionnement de la recherche, et de la valeur et de l’objectivité des résultats scientifiques. Porter atteinte à ces aspects de l’autonomie, comme les pressions sur les scientifiques sont en train de le faire actuellement, c’est menacer l’existence même de la recherche scientifique. Mais l’autonomie scientifique signifie de plus, pour certains que seuls les scientifiques devraient être habilités à décider de la politique de la recherche, (des thèmes de recherche à privilégier ou à sacrifier), en fonction des seules exigences de la connaissance. Bien qu’il s’agisse d’une fiction (cela n’a jamais existé) cette conception se répand d’autant plus chez les travailleurs scientifiques que toute autonomie leur est de plus en plus refusée, et elle trouve un relais dans les discours syndicaux.
Enfin, voici un dernier article à exploiter :

Science et Politique

La science comme expression du rapport vivant de l’homme au monde

Résumé : Les définitions classiques de l’homme à la fois comme animal politique et sujet de raison renvoient à une profonde unité : la politique comme mode d’organisation sociale des corps et la science comme mode d’organisation expérimentale des faits se définissent à travers un processus de coévolution. De fait, la raison comme puissance « transcendantale » d’organisation du divers opère moins à partir de catégories abstraites que par une stratégie de gestion des données du monde. Inversement, le social se constitue comme un essai de rationalisation des rapports entre ses membres. La conséquence épistémologique de cette hypothèse est que s’il y a bien une vérité produite par la science, elle ne relève ni de la découverte du réel comme tel ni de la révélation de l’esprit humain mais elle est l’expression du mode d’organisation des esprits et des corps. La conséquence éthique de cette hypothèse est que si l’homme, pour connaître le monde, agit sur le monde, la limite de son pouvoir de connaître n’est pas celle de son entendement, ni celle de son pouvoir technique d’agir, mais celle de sa capacité à survivre aux changements induits, à la fois sur lui-même (biologiques) et sur le monde (environnementaux), par sa pratique connaissante. La raison est l’instrument du jeu dangereux par lequel la nature se teste elle-même à travers l’homme.
 
Quel rapport entre science et politique ?

Nicolas Witkowski.
Nicolas Witkowski.
Nicolas Witkowski, physicien et journaliste est notre invité pour tenter de répondre à la question : « Quel rapport entre science et politique ? ».
Science et politique ? Aucun rapport ! La science n’est-elle pas notre génie de la lampe, toujours prête à nous sauver des menaces qui nous guettent, et la politique le marais où se trament les affaires les moins racontables ?
De réchauffement climatique en scandale sanitaire et d’OGM en catastrophe nucléaire, la science et la technique sont devenues des questions pleinement politiques, tandis que la « technoscience » vient interroger les concepts moraux les mieux ancrés. Pourtant, ce qui devrait susciter un intérêt soutenu ne génère souvent que la résignation de « n’y rien comprendre », ce qui laisse le champ libre aux lobbies de la technologie et aux bluffs scientifiques les plus éhontés.
Pour nous éclairer sur ce sujet, nous recevons Nicolas Witkowski, physicien et journaliste, auteur du livre « Science infuse » paru aux éditions Don Quichotte. 

A. Cuvelier, http://saintremi.com/