dimanche 25 novembre 2012

Science/IEP: Science et conscience

Chers élèves, chers lecteurs,
Après une semaine de « pause » de notre modeste blog pour raison professionnelle, nous voici de retour pour poursuivre nos échanges dans le but de vous aider à valoriser votre préparation au concours d'entrée en IEP.
Aujourd'hui, nous vous proposons un énième, mais nécessaire, retour sur les travaux du professeur Séralini et de la polémique qui s'en est suivie. En effet, cette « affaire » pose avec force le rapport de la société à la science, pas seulement vis-à-vis du vieux débat « des anciens contre les modernes », mais surtout du rapport à la vérité que les citoyens recherchent dans la science. Ainsi, faut-il se fier aux conclusions de M. Séralini, donc défier le commerce des OGM, déjà si nombreux dans nos assiettes ? Ou inversement, faut-il croire les opposants à M Séralini ? Pourquoi et comment les scientifiques cherchent, se trompent, ou pas ?! Qui croire ? Cela montre également le fait qu' on ne peut nier le besoin de nos sociétés de croire en la science. Vaste débat, n'est-ce pas, que nous ne trancherons pas, car c'est à vous, chers candidats au concours d'entrée en IEP de vous armer intellectuellement face à ce type de questionnement. Pour ce faire, nous vous invitons à lire cette réaction d'une partie de la communauté scientifique dans le journal Le Monde, dans la rubrique des « Idées », intitulée « Science et conscience ». Vous y trouverez une analyse éclairante du rapport d'une partie de nos scientifiques nationaux à ce débat, analyse qui montre que la polémique est loin d'être close, et c'est tant mieux !
Ci-dessous un extrait et la source de cet article :

Science et conscience


Nous(=membres de la communauté scientifique) sommes profondément choqués de l'image de notre communauté que cette polémique donne aux citoyens. L'expertise des risques pour la santé humaine ou l'environnement est une activité difficile qui doit faire face à de nombreuses incertitudes. Beaucoup des menaces qui pèsent sur notre planète ont été révélées par des scientifiques isolés puis confirmées par des études nombreuses venues de la communauté scientifique. En l'occurrence, il serait bien plus efficace de mettre en œuvre des recherches sur les risques sanitaires et environnementaux des OGM et des pesticides, d'améliorer les protocoles toxicologiques utilisés pour leur mise sur le marché et de financer une diversité de chercheurs dans ce domaine que de créer des affrontements entre deux camps nourris de préjugés et d'idéologies. Nous pensons que notre communauté doit garder le souvenir d'erreurs passées, concernant l'amiante par exemple.

Enfin, nous tenons à assurer à nos concitoyens qu'il existe également, dans la communauté scientifique, un nombre important de chercheurs qui sont convaincus qu'il faut prendre au sérieux les risques associés aux technologies et qui estiment que, si les chercheurs d'une part, et les applications sociales de la science d'autre part, sont par construction liés à des idéologies, des croyances et/ou des intérêts, la démarche scientifique doit, elle, s'efforcer de rester aussi indépendante que possible pour jouer pleinement son rôle dans la société.


Nous vous invitons à prolonger votre lecture avec celle de l'analyse du statisticien Paul Deheuvels : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/661194-l-etude-de-seralini-sur-les-ogm-pomme-de-discorde-a-l-academie-des-sciences.html
Bon courage
A Cuvelier, http://saintremi.com/